Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

3 février 2011

Il y a dans la tristesse une force qui s'obtient en luttant contre elle. C'est une force secrète que le moi féroce et avide garde jalousement dans son champ d'influence.


La tristesse est un désir comme un autre, sans aucune noblesse. La détruisant, cela produit une sorte d'ecoeurement vite remplacée par une énergie fine et douce, et vivifiante.

La liberté s'obtient en allant contre ses tendances perpétuelles à l'autocontemplation, dissimulés à chaque fois sous de nouveaux masques.

Autant d'anomalies qui mènent à la mort.

Il est plus difficile de se détacher de la colère, du désir, du chagrin, de l'amour, de l'espoir, de l'abattement, et de tous ces mouvements intérieurs que de lutter contre un empire tout entier.

Tout ce qui a de la valeur n'en a pas.

L'énergie créatrice s'échappe sous les pulsions dispendieuses de l'égotisme, à savoir :

Gula (gourmandise, gloutonnerie)
Fornicatio (luxure)
Tristitia (tristesse)
Ira (colère)
Acedia (paresse)
Invidia (envie)
Superbia (orgueil)

Sept façons de détruire l'énergie créatrice en la repliant sur soi au lieu de l'amplifier. Sept façons de ne servir à rien, mais d'honorer son "image", de la renforcer, jusqu'à se retrouver prisonnier.

Décapiter la Gorgone et régénérer le monde est le sommet de l'art. C'est une bataille solitaire et décisive qui suppose ne donner aucune valeur à soi-même autre que celle fixée par la Nature.

Je me suis planté une épée dans le ventre, je me moque de la souffrance et maintenant je meurs. C'est peut-être le seul geste qui n'est pas automatique dans la vie.