Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

27 novembre 2010

Les vraies questions sont comme des dragons flamboyants;

Il est impossible d'en faire quoi que ce soit tant qu'ils ne sont pas surmontés,
Et leur ardeur apprivoisée.

Le monde est faux. Le monde est un coffre. A l'intérieur, il y a un trésor. Mais c'est de l'intérieur que le lourd couvercle doit être soulevé. L'ouvrir ne dépend pas de nous, mais de quelqu'un d'autre à l'extérieur qui déverrouille le cadenas s'il entend quelque chose (une corne) frapper.


A l'extérieur, le soleil réchauffe la glace. C'est à la glace d'accueillir la Grâce.

Nous sommes toujours dans un avion. En dessous, le vide.

24 novembre 2010

Où que nous nous tournions il n'y a que le mystère,
Et nous ne sommes que profanation.

Que nous suggère le prochain solstice ?

L’âme entretient un subtil commerce avec la personnalité. Douleur feutrée que cet éclairage incommode. Souffrance des sacrifices qui pour des choix d’un jour tranchent la chair du vrai. Car la sincérité surgit du rapprochement difficile des deux soi. L’ensemble grossier et multiple - nos multiples facettes - , et le moi, - moi éternellement. Les troubles extérieurs reflètent les désaccords intérieurs. Seul un flux de nature supérieure ordonne et purifie le vase brisé que nous sommes.

Il faut préserver le fil d’Ariane qui est aussi la mèche de notre bougie et l’objet de toute notre attention. En ces jours sombres, tâchez de ne pas vous oublier. Tâchez de ne pas tomber comme un triste funambule. Vous pouvez, vous-même, recevoir une force harmonieuse supérieure qui unit comme le magnétisme, au lieu de désunir comme l’électricité. Être le miroir qui reflète, comme le lac d’altitude, l’union éternelle de tout l’univers.

Libre, comme une brise lointaine et proche qui n’existe pas, et seulement existe. Ce cri très lointain, c’est vous même, heureux. A chaque seconde l’éternité passe, à chaque seconde l’éternité s’approche, l’éternité, à tout jamais éternité. Indomptable, incompréhensible. Quiconque existe est frappé par ce mystère impénétrable. Quiconque sommeille est frappé par la mort. On reconnait la présence de la vie au degré d’émerveillement devant elle, la vie s’émerveille elle-même et se renforce ainsi, produisant la joie.

La vie enrichit la vie, mène à des expressions plus grandes de la vie. C’est l’espoir qui répond à la conscience de notre limitation et l’inutilité qui nous trahit, nous caractérise, sur cette planète. La souffrance est normale, s’y préparer nous rapproche des parties de soi méprisées qui peuvent finalement fusionner, seulement après avoir "payé".

Le rêve, les illusions, sont là pour nous faire oublier ce que nous sommes, et rejeter la partie en nous, qui sait que la vie est essentiellement dangereuse pour elle. Cette partie est notre âme. Rejetant la permanence, nous avons choisi le sommeil, c’est-à-dire, la mort. Ayant toutefois besoin d’une stabilité, nous avons dû la chercher dans la matière. Ainsi est né la peur, qui a réciproquement augmenté la division intérieure et extérieure et les liens à ce monde. Tel le champignon rampant et le lierre enserrant.

Ayant vu le tout, je vis qu’il n’était rien, ayant vu le rien, je vis qu’il était tout. La nostalgie spirituelle arrête le temps, ponctue le cours de nos vies et les rassemble hors du temps. Nos corps ressentent le trépas du monde perdu. Notre repos misérable est parcouru de convulsions, autant de réactions communes à tout organisme rêche, desséché, exposé à la fadeur.

Or nous avons sacrifié l’intégrité, l’autonomie, la cohérence et la liberté, à l’esclavage, les rapports de pouvoir, le mensonge. L’imagination est un brigand qui nourrit le monde d’aliments mal obtenus. L’imagination enfreint et trahit le vrai, blesse au plus profondément de soi. Déperdition de tout, nourriture des mondes inférieurs.

Aujourd’hui, ce monde atteint l’apogée de son absurdité et nous sommes condamnés à sombrer avec lui si nous ne choisissons pas d’aller à l’encontre du courant - de s’y faufiler avec intelligence, protégé par la connaissance.

Attiré auprès du puits, personne n’ose y descendre pour y trouver la clef égarée, perdue dans la glaise. Si de nombreux fils tressés en spirale, c’est-à-dire une corde, nous retiennent dans l’obscurité, nous avons toutes les chances de réussir, d’être et représenter l’enfant qui, au levé du jour de Neos Helios, ressent la caresse des premiers rayons du soleil. Ses paupières s’ouvrent, le sortilège est levé.

L’arbre qui puise dans la source jamais ne s’éteindra. Alors nous n’aurons rien, ne possèderons rien, "sauf notre Musique & notre Philosophie & serons Heureux". S’il vous plait, cet hiver, ne laissez pas tomber cet espoir.

(newsoftomorrow.org/spip.php?article7059)

22 novembre 2010

D'un coup tout me semblait si réel, si extérieur à moi. Cette forme, cette couleur, cette structure, étendue, tout cela que jamais je n'avais perçu ni connu. Tout cela extérieurement étranger, depuis un temps très, très "long".
Je regarde autour de moi ce monde comme je regarde d'anciennes photographies, comme si nous n'avions rien en commun.

Qu'est-ce qui a pu me faire croire l'inverse ?
La répétition ? L'habitude ? La fausse familiarité ? L'extinction énigmatique d'une psyché volatile ?
L'identification forcenée, mortelle et insipide à un "rôle" prédéterminé par des données et idéaux illusoires recueillis parmi les fumiers et les pourritures d'une grandiosité hésitante entre le sublime et le simiesque ?
En voyant que cette main n'est pas la mienne, tout en étant indivisiblement propre à l'expression corporelle d'une force percevante et formatrice, j'existe et je ravive ce qui s'en allait dans la brume de l'indistinction.
Reclus dans le faux, plongé dans le faux, ensemencé par les graines du faux qui en moi éclosent; prisonnier du faux qui m'aveugle comme quelque chose qui, recouvert d'une épaisseur de terre, attend de percer à la lumière, je vois, je sens, je goûte, j'entend, je touche .... du faux et rien que du faux. Faux j'absorbe et faux je suis.
Mon âme, que puis-je faire, si j'aime le faux ?
Que peux-tu faire sinon t'éloigner et attendre ? et me quitter, comme déjà tu m'as quitté ?
Mon âme, toi, vivante dans le vrai, qui dans chaque nouveau pas effectué par ton ombre, voit le poison, que peux-tu faire sinon patienter ?
Te percevoir, cristalline et unique, parfaite et reflétant le monde entier en miniature -- halo de flux versicolores, essence des ombres -- disais-je, est au-delà de mes capacités.

17 novembre 2010

Si j'enlève ma peau

Si j'enlève ma chair
Si j'enlève mes os
Comme un cristal je suis
Invisible

Cherchant

Dans un cercle
J'ai contemplé la lucidité pure
J'ai vu le soleil au coeur de la nuit
J'ai vu le sang sous la peau
L'horreur sous la douceur
Le monde de feu sous la glace
La sève sous l'écorce tiède
Le noir sous le blanc
L'immonde entourant le précipice
L'effroyable sous l'ordinaire
La couleur sous la couleur
Ce toi sous ce moi
L'un dedans le rien
L'essence pure
Et je meurs
Brisé