Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

22 juillet 2008

Rapidement, lentement.

Mon temps est passé.

Il y a une maigre fenêtre de confusions et d'élévations, c'est l'enfance.

Ensuite, condamnation à la répétition de boucles, il y a de maigres chances de changement, maintenant elles sont passées.

La croissance se cache sous le velours, puis s'ouvre à la médiocrité, aux défauts de toute sorte, à la paresse de la continuité.

Il y a des torrents fébriles, puis une lente procession vers le rivage.

La pâte agitée doit se reposer. Pourtant elle se hâte derrière un fardeau de pesanteur.

8 juillet 2008

Pourquoi devrais-je sourire ? J'agis selon le devoir, je ne souris pas par intention.
Devrais-je agir ?
Devrais-je rechercher ?
Devrais-je vouloir ?
Devrais-je saisir ?
Devrais-je prendre ?

Qu'obtenir de bénéfique sinon la mort ?
Qu'espérer de sain sinon l'absence au monde ?
La motivation est mort, condamnant au geste,
elle recherche des futurs uniques ! Elle imagine la possession du monde !
Qui voudrait d'une chose aussi puissante que le monde ?
Pourquoi faire toujours, les mains dans le sable, les yeux gelés ?
Pourquoi m'identifier aux couleurs, aux formes et à toute perception, ces éléments creux.
Une chaleur immobile me préserve.

Tenterais-je d'être vu, je ne me verrais plus.
Tenterais-je d'être entendu, je n'entendrais plus.
Tenterais-je d'être aimé, je n'aimerais plus.
Tenterais-je d'être vivant, je ne vivrais plus.
Tenterais-je d'être mort, je ne mourrais plus.

Que devrais-je attendre ? Se trouve-t-il quelque chose pour moi, ici ?
Ce pays m'est étranger, formé par de lourdes impressions,
Rien ne devait m'appartenir.
La mort et le silence, cela me convient, rien d'autre ne peut surgir.
Le monde, peau nue, préfère l'absence.

Le monde seul vit, l'homme seul meurt,
Le monde fréquenté meurt. L'homme fréquenté vit.
Vivre, quelle folie ! Qu'il y a-t-il en récompense ?
Vivre au centre est préférable.
Vivre au centre est mourir.

Je suis contraire à tout.
Devrais-je tenter de me lier au monde ?
Le vide est l'aboutissement des efforts.
Toucher est perdre.
Vivre est mourir.
Vivre au-dehors est mourir en soi.
Être en soi est mourir au-dehors.

Prétendre au monde est plaisir immédiat, souffrance éloignée,
Prétendre à rien est souffrance immédiate, plaisir ensuite.
Le cœur n'accepte aucun déchirement.
Le cœur souffre de l'éloignement.
Les chemins se haïssent réciproquement, la puissance multiplie et le cœur unie.
La puissance et le cœur s'équilibrent, les chemins se reflètent amoureusement.

La quête du monde ne mérite aucun effort.
Le monde s'approprie et ne rend jamais rien.
La quête de soi mérite tous les efforts.
Le soi est vide et le vide est sans limite.

Le monde dit : Oublie-moi et tu mourras; perdu, abandonné et rejeté,
La recherche de soi est misère et pauvreté.
Le soi dit : Oublie-moi et tu mourras; perdu, abandonné et rejeté;
La recherche du monde est misère et pauvreté.

Le monde est en soi et le soi dans le monde.
La mort exclue, sépare, coupe dans la chair,
Pour que moi soit en soi et le monde émigré.