Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

20 novembre 2008

La Boétie sur Cyrus et les Lydiens

Cette ruse des tyrans d'abêtir leurs sujets n'a jamais été
plus évidente que dans la conduite de Cyrus envers les Lydiens,
après qu'il se fut emparé de leur capitale et qu'il eut pris
pour captif Crésus, ce roi si riche. On lui apporta la nouvelle
que les habitants de Sardes s'étaient révoltés. Il
les eut bientôt réduits à l'obéissance. Mais
ne voulant pas saccager une aussi belle ville ni être obligé
d'y tenir une armée pour la maîtriser, il s'avisa d'un expédient
admirable pour s'en assurer la possession. Il y établit des bordels,
des tavernes et des jeux publics, et publia une ordonnance qui obligeait
les citoyens à s'y rendre. Il se trouva si bien de cette garnison
que, par la suite, il n'eut plus à tirer l'épée contre
les Lydiens. Ces misérables s'amusèrent à inventer
toutes sortes de jeux si bien que, de leur nom même, les Latins formèrent
le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps,
qu'ils nommaient Ludi, par corruption de Lydi.

21 septembre 2008

Toute la littérature est constituée de rejets, crachats, déjections, merdes de différents types. Rien n'a de direction, tout est du simple résultat de processus internes. Le rejet, c'est ce que l'on lit.

Les livres de G. ont un BUT, c'est le résultat d'un effort conscient, c'est de l'art conscient.

Ce qui est réaction à des influences extérieures ne peut qu'être merdité.

Tout en soi doit être fondu, mélangé, afin de retrouver un état d'indifférenciation, d'indistinction... être avant la naissance... ÊTRE demande aucune crevasse, aucun sommet... L'eau, la vapeur, l'air, puis l'éther, la quintessence, le prâna...

18 septembre 2008

Personne ne sait plus qui je suis. Pas même moi. J'ai besoin d'une voix familière qui me dise la vérité.

Je me réveille, c'est le matin, et je retourne à une vie foisonnant d'éloignements.

La vie est plus mystérieuse que je ne le pensais. Existe-t-il autre chose que des projections entre les gens ?

Ne pourrais-je me réaliser ? Plus je raisonne, je rationalise, j'analyse, moins je n'agis sur les plaies. Je m'éloigne encore plus de la vérité. La vérité, la moelle du cœur.

16 septembre 2008

Je ne me ressens plus. Je suis bizarre. J'ai peur de ce qu'il peut m'arriver. Qui n'est pas sous mon contrôle. Je sais que je peux faire en sorte que toute souffrance nourrisse l'âme.

Chacun tend à se reposer sur quelqu'un d'autre. Est-ce du transfert ? C'est la peur qui incite ce mouvement de recherche de tranquillité. J'ai honte de moi-même. Je reste trop théorique.

L'imagination doit cesser. Amener l'énergie. Amener l'énergie. L'expérience forme la peur et la sagesse retrouve l'enthousiasme pré-expérimentiel en évinçant les craintes.

Mon tourment sera-t-il infini ?

Retour à zéro. Mon passé a-t-il existé ? Tous ceux que je connais ont-ils existé ? Ils avaient un goût de moi, mais ils peuvent le garder, il est sale. Je suis trop étranger et dégoûté. Ai-je vraiment changé ?

Mon corps n'est pas moi. Ma pensée n'est pas moi. Je ne suis pas non plus mes émotions. Tout ce qui existe, je ne le suis pas.

Limites!

Je ne me reconnais plus dans ces limites. Je pourrais même dire que je suis triste. Je suis enfant. J'attends que l'on me nourrisse. O que je suis séparé ! Pourquoi dois-je toujours changer ? Assez de changements, tout en restant le même en apparence, pour l'extérieur ! J'existais autrefois, je suis un courant d'air maintenant.

C'est quelqu'un d'autre en moi ?!
Un autre goût.

Tous mes acquis sont inutiles lorsque je plonge dans un décor qui change mes couleurs êtriques ! J'étais comme un vieil homme. Je ne suis pas polyvalent. C'est nul.

Cette personnalité n'est pas moi ! je ne veux pas être !! je veux liberté !

Je ne dois pas m'impliquer quand quelque chose de moi s'exprime. Sinon pas de liberté. Je ne dois rien modifier dehors. Juste curiosité. Personne ne donne envie d'être curieux. Gens formatés. Aucune diversité de mouvement.

24 août 2008

22 aout

Je suis frêle et sans défense. Ma vie vacille et se poursuit. L'existence se répète sans fin. Je me demande quand cessera l'obscurité. Quand j'aurais du pouvoir. Je suis sans force. Mon comportement est dérisoire et infecte. Je me regarde en dehors et impuissant. Des fautes en entrainent d'autres. Les erreurs suivent des erreurs. Je ne voudrais pas non plus recommencer du début. Je voudrais finir. Je voudrais me trouver. Finir. Enfin finir, terminer, aboutir, arracher à la terre les poussières égarées et partir.

Si seule la volonté importe pour se maintenir, où la trouver ? Où la développer ? N'est-il pas trop tard maintenant ? J'ai une besace fourmillant de problèmes. Je veux m'en débarrasser. Ils appartiennent à l'être qui cherche la vie. La mort seule m'accomplit. Je sais des choses que le corps n'a pas assimilé. J'ai ignoré, j'ai raté. Me voilà séparé, éloigné. Quand vais-je revenir ?

Je me déteste tant. C'est peut-être là le problème. Le temps va passer et je vais me retrouver un autre jour. Et ce sera encore les mêmes questions. Je ne cherche plus rien, pourtant je sais qu'il y aura encore. Je me contredis. Je ne peux pas cacher à mon corps mes imperfections profondes. Il y a quelque chose de très mauvais en moi, je le sens. Je veux passer sous les eaux purificatrices.

Plus rien d'extérieur ne peux m'aider. Que me faut-il maintenant, pour moi, avili et dégradé ? J'ai attendu, c'est pourquoi je suis descendu. J'attends et je perds. J'ai aimé, c'est pourquoi j'ai haï. Maintenant, je ne sais pas ce que je veux. J'imagine que ce que j'attends est une volonté. La volonté verticale se transpose mal à l'horizontalité. Je suis seul maintenant. Que me faut-il, seul ? il me faut trouver une clef, mais de quelle sorte, et pour ouvrir quelle serrure ?

Que reste-t-il en moi à agiter ? J'ai erré en me revoyant au passé. J'ai fantasmé des futurs. Il me reste le présent, je ne supporte pas le présent. Je ne suis pas libre, l'extérieur agit sur moi au point de me gondoler. Qui voudrait de moi ? Je suis heureux en m'imaginant accepté. Mais je me regarde et sais que je n'apporte rien convenablement. Pourtant je suis jaloux de ceux qui y arrivent. Comme si je cherchais toujours à prétendre faire cela. Évidemment que l'on ne peut rien apporter si l'on ne tient pas aux gens en estime.

Je tente de modifier un immense agrégat vil et infortuné, sale et cadenassé. Quand aurais-je des preuves de changement ? Quand trouverais-je la paix ? Les humeurs ne me détachent plus. Je me maintiens solidement fixé. Malgré tout, d'autres choses me meuvent. Je suis comme affligé. Je regarde sans regarder, je ne sais pas regarder. Que me faut-il ?

Quand je pense à mon passé, je me vois mené quelque part, malgré tout, la lumière de la réussite m'échappe. Je me réfugie dans des pensées de réjouissance et d'amour. Or, je me trompe, car je n'arrive pas à offrir du bon sens sans la pulsion haïssable de me montrer. Je dois abattre les murs de ma pièce vide. J'attends du réconfort et toujours j'attends. Je sais que je dois transformer ces pensées mais comment ?

Ma peine grandit avec les jours. Au fur et à mesure, je coupe dans la chair, et je m'en sépare, je cherche le noyau dur. Je cherche cette écharde primordiale qui est entourée des couches d'expérience d'un être occulte. Je me fourvoie toujours dans un cercle qui mange et se venge. Et je ne peux en sortir, car j'attends toujours. Peut-être suis-je divisé, situé ailleurs ? Ne puis-je pas me nourrir, ne puis-je pas me satisfaire tout entièrement, et mettre un point à ma folle passade dans ce monde manifesté ?

Il me faut une impulsion pour clore, et ne puis-je pas la trouver qu'en moi-même ? N'ai-je pas les ressources attendues ? Ne suis-je pas assez fort pour trancher une nouvelle fois, et durcir ce centre si faible encore ? Peut-être a-t-on pris ce qu'il me manque désespérément ? J'expérimente parce que je l'ai voulu. Je cherche désormais ce que j'ai voulu exactement pour faire cesser les ténèbres froides.

J'ai voulu apprendre à me reconnaître. je me suis déchiré. Il me fallait expérimenter la vanité. Tant que celle-ci persiste, l'expérience persistera. Pour retrouver l'énergie, je dois ouvrir ma porte aux flots du ciel mordoré. Tout l'objet de ma recherche se trouve défendu par des têtes venimeuses apparaissant autour de moi, d'un côté, de l'autre, sans jamais me laisser de répit. Je dois toujours me surveiller, et toujours elles me guettent.

Ma volonté s'effiloche. Je suis épuisé, je dois la réunir et je dois lutter. Je réunis la volonté, je la perds dans un combat, je la réunis à nouveau, je la perds à nouveau. Parfois, la peur contraint le mouvement d'accumulation. En un instant d'inattention, les dettes peuvent s'accumuler au point où il me serait impossible de revenir à la surface. La volonté ne subsiste pas avec le passage du temps. Il m'est impossible de compresser le temps, mais je dois faire cela, autrement, que pourra-t-il se passer ? Je dois m'enrichir d'une puissance démesurée. C'est urgent !

Alors peut-être un jour retrouverais-je l'amour. Peut-être un jour serais-je moi-même un soleil, indépendant de toute autre source. Suis-je si loin de l'accomplissement ? Quand, sur la plage, verrais-je scintiller Isis dans les vagues nocturnes, et revêtirais-je la force suprême, l'âme miraculeusement jaillie à la lumière ? Je veux naître à nouveau, accueillir le silence dans l'agitation; vaincre. Je ne dois pas échouer. Plus rien ne me retient. Plus rien n'est moi-même, je dois forger ce demain.

15 août 2008

Le problème de la citadelle du moi

La Création est Une.

Tout l'extérieur y est compris. L'intérieur, l'en-soi, en fait partie.

Le regard devrait se situer entre les deux.


Le même regard devrait être porté sur la création extérieure et sur la création intérieure.

Ainsi, jamais l'intérieur pourrait se dés-inclure du Tout.

22 juillet 2008

Rapidement, lentement.

Mon temps est passé.

Il y a une maigre fenêtre de confusions et d'élévations, c'est l'enfance.

Ensuite, condamnation à la répétition de boucles, il y a de maigres chances de changement, maintenant elles sont passées.

La croissance se cache sous le velours, puis s'ouvre à la médiocrité, aux défauts de toute sorte, à la paresse de la continuité.

Il y a des torrents fébriles, puis une lente procession vers le rivage.

La pâte agitée doit se reposer. Pourtant elle se hâte derrière un fardeau de pesanteur.

8 juillet 2008

Pourquoi devrais-je sourire ? J'agis selon le devoir, je ne souris pas par intention.
Devrais-je agir ?
Devrais-je rechercher ?
Devrais-je vouloir ?
Devrais-je saisir ?
Devrais-je prendre ?

Qu'obtenir de bénéfique sinon la mort ?
Qu'espérer de sain sinon l'absence au monde ?
La motivation est mort, condamnant au geste,
elle recherche des futurs uniques ! Elle imagine la possession du monde !
Qui voudrait d'une chose aussi puissante que le monde ?
Pourquoi faire toujours, les mains dans le sable, les yeux gelés ?
Pourquoi m'identifier aux couleurs, aux formes et à toute perception, ces éléments creux.
Une chaleur immobile me préserve.

Tenterais-je d'être vu, je ne me verrais plus.
Tenterais-je d'être entendu, je n'entendrais plus.
Tenterais-je d'être aimé, je n'aimerais plus.
Tenterais-je d'être vivant, je ne vivrais plus.
Tenterais-je d'être mort, je ne mourrais plus.

Que devrais-je attendre ? Se trouve-t-il quelque chose pour moi, ici ?
Ce pays m'est étranger, formé par de lourdes impressions,
Rien ne devait m'appartenir.
La mort et le silence, cela me convient, rien d'autre ne peut surgir.
Le monde, peau nue, préfère l'absence.

Le monde seul vit, l'homme seul meurt,
Le monde fréquenté meurt. L'homme fréquenté vit.
Vivre, quelle folie ! Qu'il y a-t-il en récompense ?
Vivre au centre est préférable.
Vivre au centre est mourir.

Je suis contraire à tout.
Devrais-je tenter de me lier au monde ?
Le vide est l'aboutissement des efforts.
Toucher est perdre.
Vivre est mourir.
Vivre au-dehors est mourir en soi.
Être en soi est mourir au-dehors.

Prétendre au monde est plaisir immédiat, souffrance éloignée,
Prétendre à rien est souffrance immédiate, plaisir ensuite.
Le cœur n'accepte aucun déchirement.
Le cœur souffre de l'éloignement.
Les chemins se haïssent réciproquement, la puissance multiplie et le cœur unie.
La puissance et le cœur s'équilibrent, les chemins se reflètent amoureusement.

La quête du monde ne mérite aucun effort.
Le monde s'approprie et ne rend jamais rien.
La quête de soi mérite tous les efforts.
Le soi est vide et le vide est sans limite.

Le monde dit : Oublie-moi et tu mourras; perdu, abandonné et rejeté,
La recherche de soi est misère et pauvreté.
Le soi dit : Oublie-moi et tu mourras; perdu, abandonné et rejeté;
La recherche du monde est misère et pauvreté.

Le monde est en soi et le soi dans le monde.
La mort exclue, sépare, coupe dans la chair,
Pour que moi soit en soi et le monde émigré.

26 mai 2008

Je suis glacé mais je sais que c'est dérisoire.

Je sais que penser au dérisoire n'est qu'une façon d'éviter de risquer un investissement, et une façon de me protéger.

Alors je devrais pouvoir aller ci et là, me déplacer, m'en aller et revenir, sans crainte ni remords.

Car je suis glacé, figé, mortifié et immobile.

Quelque chose m'empêche désespérément d'aller au-delà et cette chose doit être tranchée.

Il est difficile de déterrer les fondations inutiles d'une demeure en forme de tombe.

Brûler le sol, arracher morceau par morceau l'édifice maudit, est épuisant, plus épuisant que tout.

Faut-il suppléer à ces excès par recherche d'autres excès afin d'équilibrer ce monde ?

Ce que je recherche ne supporte pas d'excès. Impossible encore.

11 avril 2008

Il existe le fluide, il existe le dur. Le dur est notre île, notre seule assise en ce monde. Le fluide tourne sans lien autour de l'île.

Les liens et la fluidité sont la seule dualité, ici. L'esprit assis sur le dur, n'ose pas approcher le fluide, car il perd sa constance et craint de disparaître.

Il craint de ne plus être, et il ne sera effectivement plus, s'il n'y a rien de cristallisé en lui.

Le fluide est éternel, le dur est temporel. Rejoindre la fluidité est la difficulté suprême, car surmonter le fluide demande à l'esprit d'avoir les mouvements et la nature du fluide.

Le fluide semble noir, le dur semble blanc.
En réalité, c'est l'inverse, car tout ici est inversé.

Toutes les convictions sont comme des échardes enfoncées si profondément dans les os, qu'elles se fondent à l'équilibre, et l'esprit épanoui dans les airs devient machine souterraine.

La substance de vie rejoint ces structures solides, elle ne prend forme qu'avec ces dernières.

Le sans-forme est suprême. Il est la finalité et l'origine. Le sans-forme est appelé ainsi car il est inconnu.

Incompréhensible à l'esprit fixe, il est inconnu car revêtu de fluidité pure, de lumière pure. Il est insaisissable.

L'esprit qui saisit encore ne peut pas rejoindre ce qui est en-dehors de ses prises.

Les mains agrippent, les ailes voltigent. La transformation ajoute des ailes. Les ailes sont une restructuration naturelle de l'énergie amassée silencieusement.

L'esprit possède des vecteurs et des mouvements. Pour rejoindre le sans-forme, il doit aller là où il refuse toujours d'aller, là est sa mort.

L'idée personnelle de soi est finie, il n'existe rien, le vide est le précipice, entre deux falaises il y a une corde.

D'un côté l'ancien, de l'autre le nouveau. Lorsque l'ancien est consumé, le nouveau attire, attire de manière inexprimable.

Rejoindre le nouveau, surmonter le vide, devenir le vide, être le vide, car le vide est tout.

Peu à peu les prises se délient. Peu à peu la lumière ruissèle dans les vaisseaux.

Avec le vide s'établit la lumière, avec la lumière l'aurore. Les premiers chants anticipent toute constatation.

La seule voie réelle est une voie qui perd son nom de voir comme une ancienne peau. Car il n'y a alors que le nouveau.

Insectes négligents,
Verdis dans le froid,
Allant ici, allant là,
Abrités sous d'anciennes carcasses,
Mordus par l'effroi reflété,
Semant le givre, pas à pas.

Dans la nuit, s'avançant rituellement,
Mettant à mort leur esprit,
L'opacité succède à la verdeur,
Abrités sous des parcelles d'eux-mêmes,
Heureux d'une existence bizarre,
S'enlaçant et tournoyant encore.