Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

14 avril 2006

Absinthéiste

Je suis fasciné par l'anthracite cristallinité du rêve. C'est la surprise, car il atteint au-dessus de soi la primauté du noyau sensitif. Il s'annonce par tous les pores du souvenir , se pose sur la gueule béante et gigantesque de l'âme ouverte à l'univers, il s'y fait happer, digérer, induit le délire, jusqu'à ce que l'on ne retienne de lui qu'une cosse transparente. Laquelle, rendra plus sensible encore les parois scintillantes de l'intérieur céleste, gravitationnel, unique. Le rêve est cette bulle parfumée qui peuple l'au-dessus de soi. Quand elle explose, percée par la monstruausité des désirs, il n'en subsiste qu'un ether, puis une liqueur, qui, déposée sur le piège de l'âme, colore et rend ces palais sirupeux. Il y a de ces êtres qui ploient sous l'effet de leurs propres artifices. Le sucre, s'abîme de son propre poids, ses propres cristaux, formés par le vent astral, orange, brûlant. La clarté devient répugnante, les couches des rêves informes pourrissent sur la membrane vibrante, débilise le chant interne, la source bleue, originelle, aux apparences de feu intact et froid. Sous la voûte marine, près des crevasses qui s'ouvrent en cercles autour de la fluorescence aquatique, des souffles.