Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

26 avril 2006

Très semblables aux oeufs de mouches, les rêves éclosent dans ma chair, activement la vermine s'épanouit dans un corps avarié.

17 avril 2006

Dyssynchronie

Imaginez-vous descendre un escalier, et:
-votre pensée s'imagine être déjà descendue en bas de l'escalier (ou juste plus en avant que le corps, sa dynamique, son rythme),
-de ce fait vous oubliez le rythme normal de la marche, il s'ensuit une perte de contrôle,
-c'est comme si, intérieurement, vous aviez un second escalier imaginaire (beaucoup plus adapté),
-cet escalier imaginaire n'est plus le vrai, donc, il se crée une fracture entre le vrai et l'imaginé, "ça ne colle plus", vous perdez les repères de l'escalier réel,
-finalement, apparemment sans raison, vous ne savez plus où poser le pied (en général vous essayez de le poser le plus loin possible pour éviter trop de mal, ou même vous sautez jusqu'en bas car avancer serait fatalement cause de chute) et, sans doute, vous tombez.

14 avril 2006

Absinthéiste

Je suis fasciné par l'anthracite cristallinité du rêve. C'est la surprise, car il atteint au-dessus de soi la primauté du noyau sensitif. Il s'annonce par tous les pores du souvenir , se pose sur la gueule béante et gigantesque de l'âme ouverte à l'univers, il s'y fait happer, digérer, induit le délire, jusqu'à ce que l'on ne retienne de lui qu'une cosse transparente. Laquelle, rendra plus sensible encore les parois scintillantes de l'intérieur céleste, gravitationnel, unique. Le rêve est cette bulle parfumée qui peuple l'au-dessus de soi. Quand elle explose, percée par la monstruausité des désirs, il n'en subsiste qu'un ether, puis une liqueur, qui, déposée sur le piège de l'âme, colore et rend ces palais sirupeux. Il y a de ces êtres qui ploient sous l'effet de leurs propres artifices. Le sucre, s'abîme de son propre poids, ses propres cristaux, formés par le vent astral, orange, brûlant. La clarté devient répugnante, les couches des rêves informes pourrissent sur la membrane vibrante, débilise le chant interne, la source bleue, originelle, aux apparences de feu intact et froid. Sous la voûte marine, près des crevasses qui s'ouvrent en cercles autour de la fluorescence aquatique, des souffles.

Trois fragments de R. Char.

Être le familier de ce qui ne se produira pas, dans une
religion, une insensée solitude, mais dans cette suite
d'impasses sans nourriture où tend à se perdre le visage aimé.

Vous tendez une allumette à votre lampe et ce qui s'allume
n'éclaire pas. C'est loin, très loin de vous, que le cercle
illumine.

Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit
des marais s'appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri
d'amour toute la fatalité de l'univers.

(1946)
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Dans la catégorie:
Poésie/Arts du langage

Tous les serments s'arrêtent une fois et,
Le haut sermon encore, point du cep à mille endroits,

Étonne la morale en investissant sa force, retirant son coeur;
Par sa voix rayée, son oeil immobile, sa présence tubulaire,
cet être, notre identique, se forme de l'inachevé,
abuse l'impossible à
l'image,
contraint, active l'argument au-delà du geste,
Condamne, exclut.

12 avril 2006

Cut-up

Monsieur M... est âgé de 27 ans lorsqu'il est hospitalisé à l'Hôpital neurologique au mois de janvier 1970, à l'ordre des Ombellifères. Les prodromes de sa maladie se manifestèrent au cours de l'été de 1969 par des douleurs intestinales avec diarrhée (la plante ressemble vraiment à une ombrelle), une sensation de brûlure aux pieds et aux mains, une hypersudation nocturne, une insomnie sévère et de la fièvre (38°C). Le malade ne reconnaît personne; il reste étendu sans reconnaître qui que ce soit, mais quand on lui pose des questions il répond correctement; par la suite il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé. Au début de janvier 1970, la symptomatologie alors au complet associait: des fibrillations incessantes, intéressant tous les muscles et ne subissant aucune modification pendant les rares moments de sommeil ou lors d'une anesthésie générale; des algies des extrémités à type de brûlure et de picotements entraînant un prurit généralisé, un acroérythéme avec oedème peu causant, taciturne, voire méfiant, des crises sudorales nocturnes d'une durée de 2 à 3 h, une tachycardie permanente à 110-120 (la tension artérielle était à 13/7), une fièvre modérée à 37,5-38 °C. Je pense que la réalité (actuelle tout du moins) est plus subtile. L'examen neurologique était entièrement négatif mise à part une paralysie de l'hémivoile gauche du palais qui a partiellement régressé. A force de déception, le malade fait des reproches à tout le monde, et peut finir par avoir un côté hautain, à s'estimer au dessus des autres du fait qu'il finit par croire qu'il est le seul à posséder des valeurs humaines et morales dans un "monde de dégénérés".

L'ensemble de ces symptômes fit porter le diagnostic de chorée fibrillaire de Morvan, il ne lui reste plus qu'à faire le pitre pour se faire remarquer.

Monsieur M... demeura hospitalisé de janvier à novembre 1970, n'hésitant pas à recourir aux plaisanteries les plus grasses, à faire rire à tout prix, faire le pitre, chanter, etc. Les premiers enregistrements polygraphiques, au début du mois de mars, confirmèrent la réalité de l'absence totale de sommeil. Devant l'échec des traitements classiques de l'insomnie: hypnotiques barbituriques (phenobarbItal. 15 cg), tranquillisants (diazepam 15 mg) et neuroleptiques (chlorpromazine 25 mg), on décida d'administrer un traitement faisant intervenir les précurseurs de la sérotonine en vérifiant l'élimination urinaire du 5-HIAA, par exemple c'est souvent le remède de femmes qui restent avec des maris qui leur en font voir de toutes les couleurs.

Un traitement avec le 5-HTP (DL-5-HTP des Laboratoires Fermé) fut administré à partir du 10 mars. L'administration de doses inférieures à 2 g/24 h (10 mars au 4 mai) entraîna une légère amélioration qui disparut après l'arrêt du traitement. Souvent M. est intéressé par le sort de l'humanité et nourrit beaucoup d'inquiétude quant à son devenir. Parfois l'inquiétude est plus centrée sur le malade lui même avec une peur de tomber malade ou la peur qu'une catastrophe ne survienne. Un essai de traitement par le tryptophane (TRY) augmenta ensuite considérablement les hallucinations sans entraîner d'amélioration de l'insomnie. Comme le malade a volontiers tendance à se réfugier dans son monde intérieur (jusqu'à l'extase), il peut aller jusqu'à confondre la présent avec le passé (dans le même ordre d'idée on a les symptômes Sens émoussés, Etrange tout paraît).

A partir du 4 juillet, le 5-HTP fut administré à des doses supérieures à 2 g/24 h. Cette thérapeutique fut suivie d'une importante amélioration clinique et polygraphique si bien qu'entre juillet et septembre, la guérison du malade pouvait être envisagée. Après une suspension de 2 semaines, le traitement fut repris le 28 octobre. Malgré des doses importantes (8 g/24 h environ), une aggravation apparut. Dans ce cas le patient est dans un état stuporeux, répond quand on lui parle, puis retombe dans sa léthargie. Fondamentalement doux et compatissant, le sujet M. se trouve choqué par les réalités de la société ou les comportements humains qui ne cadrent pas avec ses valeurs morales. Cette dernière étape fut accompagnée d'une diminution relative de l'élimination du 5-HIAA urinaire par rapport à la période précédente de traitement au 5-HTP. Les deux remèdes produisent des éruptions croûteuses, notamment dans la région des lèvres où Cic a guéri des cancers recouverts d'une sécrétion jaunâtre. Parfois il s'agit de banales pellicules, mais en général le malade présente quelque croûtes qui suintent volontiers des sérosités jaunâtres qui peuvent saigner quand on les détache.

La mort survint le 21 novembre 1970. On comprend que le malade ne sorte plus guère de chez lui ou qu'il désire y rentrer au plus vite une fois qu'il en est sorti. Il va de soi que cela ne se rencontre pas fréquemment. La vérification anatomique mit en évidence un suboedème pulmonaire. Le sujet est effrayé facilement, cela se manifeste bien sûr par des sursauts mais seules furent retenues dans l'examen de l'encéphale et de la moelle épinière des microhémorragies dans les noyaux latéraux du tuber et les noyaux supraoptiques, des altérations neuronales assez accentuées dans l'olive bulbaire, enfin de très légères modifications morphologiques (densification ou chromatolyse) intéressant un grand nombre de noyaux du tronc cérébral et particulièrement le nucleus raphé dorsalis et le nucleus raphé centralis.

Une biopsie musculaire effectuée en février 1970 a fait l'objet d'un examen au microscope électronique. L'enfant roule la tête d'un côté à l'autre. Tête très chaude… Des lésions circonscrites en petits foyers multiples, évoquant un processus de myolyse focale ont été retenues au niveau du matériel contractile de fibres musculaires apparemment saines. Nous venons de brosser le tableau d'un individu sensible, possédant souvent de hautes vues sur l'avenir de l'humanité, mais qui se trouve heurté de plein fouet par une réalité qu'il trouvera sordide bien plus que nul autre.

6 avril 2006

Résultante

La profondeur est la forme sociale et corrompue de la sagesse.

Il n'y a rien.


Rien de neuf sous le soleil.

Constante

Le monde est drôle.

A l'encontre du signe de 2006

Que sont les valeurs ?
Toujours suis-je un temps en avance sur ce qui me relie, sur ce qui me maintient, et sur ce qui m'emmène.
Ce temps, c'est celui de l'espoir, et mes attaches sont au delà de ce chemin, au dessus de cet horizon, j'enlace le plus-avant.
Qu'était-ce ce qui ne tenait pas ?
Ni même ce que j'ai fondé, ce que le terrain refusait ?
Le milieu et les situations, les extrêmes et les mouvements. Le dynamisme est celui du temps, puis-je être en accord avec la vie ?
Ma dimension diffère du dynamisme, je diffère des mouvements, le retrait et le monde qui s'anime, passe, se vit, sans que je n'en sois l'auteur, insiste: je regarde malgré moi.
D'où suis-je ?
"Qu'est-ce qui est normal ?" Ainsi, la disparition se presse aux portes de l'évanouissement.

5 avril 2006

Constante

Abuser détruit.
Ne suis-je pas tout à fait construit pour abuser de la vie ?


Condamnation

On considère toujours l'avenir comme facteur de développement personnel.

-La logique évolutive crée l'anticipation et l'espoir.
-L'anticipation et espoir créent le dynamisme nécessaire à la vie.
-Ce dynamisme apparaît sous cette forme: "vis !, tu développeras nombre de possibilités inconnues, tu te découvriras toi-même".
-Le changement est donc la conséquence de la logique évolutive. L'être reste constant car celui-ci doit pouvoir observer et orienter son développement.
-On attend toujours. N'y a-t-il jamais de condition aboutie ?
-Vivre est temporel. Ce qu'il y a de vécu devient souvenir, ce qui est souvenir réoriente la vie.
-On vit donc d'abord pour la logique évolutive (procréer, assurer sa descendance) et tout le reste est lié à cela:
*créer des souvenirs (vivre des moments qui prouvent la bonne santé de l'individu et sa puissance parmi son environnement)
*évoluer dans le nombre de possibilités que nous offre la vie (s'enrichir à tout point de vue pour étendre son potentiel reproductif et évolutif)
*éviter la souffrance : attente continuelle du mieux. (espoir évolutif)

-S'il ne se passe rien, la mélancolie s'installe (retrouver et recréer de vieux souvenirs si le présent n'en procure pas...)
-Malgré qu'on ne puisse jamais constater d'évolution tangible des possibilités de l'Homme, on espère toujours.
-On vit le présent en le comparant au passé et en l'espérant au futur.
-Tout ce qui va à l'encontre de la logique évolutive produit des effets que l'homme appelle "négatifs" car étant source de "mal".
-Les religions permettent à l'homme d'aller à l'encontre de la logique évolutive car elles recréent des notions de mal et de bien qui ne sont plus exactement calquées sur le "bon" et le "mauvais". (ex: la vie ascétique)

-L'homme souffre car il ne peut pas toujours satisfaire la logique évolutive.
L'homme souffre car s'il s'opposait à la logique évolutive il disparaîtrait par la même occasion. (ex : s'il décidait de ne pas se reproduire, s'il décidait de ne pas mettre en oeuvre les moyens qui lui permettent d'étendre sa puissance évolutive, etc)
L'homme n'a donc ni la possibilité de disparaître, ni la possibilité de satisfaire la vie.
L'homme, ainsi, est condamné à la souffrance.
Considérez-vous comme condamnés dans l'abandon, et abandonnés dans la condamnation.
L'histoire de la nature prouve que de nombreuses espèces voulurent accéder à la toute puissance, au summum de la puissance évolutive. (pyramide du vivant)
Malgré tout, une espèce ne peut vivre sans son environnement lui-même vivant.
Donc, une espèce est condamnée a disparaître dès qu'elle a épuisé les ressources, ces-mêmes ressources qui lui servaient à évoluer et satisfaire la logique évolutive.

4 avril 2006

Genèse

1/ Je constatais que dans la nature, tout a une forme. La géométrie des fleurs et minéraux est, par exemple, révélatrice.
2/ Je compris que la forme Première est "sphérique" (on ne peut connaître cette forme car nous sommes dans une dimension limitée).
3/ Je compris que l'agencement de la diversité est la cause d'une déformation de cette forme parfaite.
4/ Je compris que de cette juxtaposition de formes rondes, sphériques, circulaires ou globulaires (dérivées de la forme parfaite et première) est le facteur d'une déformation et d'un ordonnancement. De là proviennent les formes et la construction de l'univers.
5/ Un bon exemple se trouve donné par le plan moléculaire.

En résumé:
La nature d'un élément, quel qu'il soit, se déduit de:
-sa forme
-son interaction.

I'll Be There by Weekend Players

on a rainy day
troubled and lost your way
with things going wrong
and the day is long
or when you take a wrong turn
get your fingers burned
and when your losin' ground
lost the day and don't know what to do

teeterin' on the brink
like your poor heart could sink
when you labor in vain
losin' the game
when worry drags you down
wear a weary frown
when your feelin' blue
when your worst nightmare comes true

when an ill wind blows
and all hope goes
and only heaven knows
which way to go
to share the heavy load
down the long and winding road
when the sky falls in
and you don't know where ya been or goin' to

when your l-i-e's
down on your knees
drownin' your sorrows
dreadin' bout tomorrow
when you feel like your fallin'
been ragged and run down
fall and pray to things you didn't know too

3 avril 2006

Le soleil dore.

J'ai même perdu le sentiment de perte. C'est comme si je passais au travers de ronces: tout se déchire et s'accroche, se défait et s'arrache, la souffrance n'est pas celle de la perte mais des épines face à la vitalité...Entraves, contradictions, paradoxes, repos.

Le temps et l'intérêt que nous portons à nos sensations. Si nous ne sommes pas à l'écoute de ce que nous ressentons, le temps s'écoule très rapidement, mais si nous sommes conscients de chacun de nos stimuli, c'est l'inverse.

Situations & miroirs.