Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

2 mars 2006

La parabole de la neutralité

"C'est l'histoire du cheval blanc: un paysan pauvre qui cultive ses terres a pour plus grand bien un beau cheval blanc qui lui tire sa charrue. Un jour, le cheval s'enfuit, il casse la barrière et disparaît. Le paysan est triste. Ses voisins lui disent: c'est de ta faute, tu l'as mal enfermé, tu l'as mal nourri. Donc, tu es puni. Le paysan dit: peut-être. Au bout de huit jours le cheval revient mais non pas seul; acvec une tribu de chevaux, on ne sait pas très bien où ils les a trouvés. Et ils rentrent dans l'écurie. Le paysan est tout content, il leur donne à manger, il les installe. Les voisins qui ont entendu le vacarme, viennent voir et disent: oh ! Là ! Là ! Tu as de la chance, c'est vraiment un bonheur pour toi, qui es si pauvre, d'avoir tellement de chevaux, tu vas pouvoir les vendre. Le paysan dit : peut-être. Le fils du paysan qui aime monter à cheval saute sur le dos de l'un d'entre eux... et se casse la jambe en tombant de l'animal qui rue. Alors les voisins reviennent et disent: mon pauvre ! tu n'aurais pas dû laisser monter ton fils, c'est de ta faute, tu as manqué de prudence. D'ailleurs, ces chevaux, d'où viennent-ils ? Ils ont peut-être été volés ? Le paysan dit : peut-être ? Là-dessus, la guerre éclate et on mobilise les jeunes du village. Ils partent tous sauf le fils du paysan. Les voisins disent au paysan : ah ! Vraiment tu as de la chance, mon fils, lui, est parti... Le paysan répond peut-être !... On pourrait indéfiniment continuer comme l'histoire !"


"Voies spirituelles", de Frère Benoît BILLOT.