Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

16 mars 2006

Keats

Disparaître dans l'espace, me dissoudre, oublier
Ce qu'au sein du feuillage tu n'as jamais connu,
Le dégoût, la fièvre et l'agitation,
Parmi les hommes qui s'écoutent gémir les uns les autres;
Où le tremblement secoue les vieux aux rares cheveux gris,
Où la jeunesse devient blême, puis spectrale, et meurt;
Où rien que de penser remplit de tristesse
Et sur les paupières pèse d'un poids de plomb,
Où la Beauté ne peut conserver un jour ses yeux lumineux,
Sans qu'un nouvel Amour le lendemain en ternisse l'éclat !


John Keats, Ode à un rossignol, III

Fade for away, dissolve, and quite forget
What thou among the leaves hast never known,
The weariness, the fever, and the fret
Here, where men sit and hear each ther groan;
Where palsy shakes a few, sad, last gray hairs,
Where youth grows pale, and spectre-thin, and dies;
Where but to think is to be full of sorrow
And leaden-eyed despairs,
Where Beauty cannot keep her lustrous eyes,
Or new Love pine at them beyond to-morrow.