Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

3 février 2006

Il me semble que cela faisait quelques mois ou quelques décades que je logeais dans cette batisse. Je ne savais pas où j'étais, et des fenêtres il était impossible de se situer, car la hauteur donnait à l'air des teintes grises, et un paysage peu reconnaissable s'étendait, de toute évidence, elles n'avaient pas été nettoyé depuis longtemps. Même les toiles d'araignée paraissaient centenaires, fatiguées d'une présence mal intentionnée. Elles se mélangeaient dans le crépis ou la poussière, ou la clarté du jour. N'y avait-il donc personne qui vive ici. Les murs, jaunes ou bruns, ridés ou sablonneux, donnaient à la multitude de chambres, pièces, couloirs, un frémissement particulier. Je ne pense pas qu'il y avait des chambres, seulement des pièces qui elles-mêmes faisaient accéder à d'autres antichambres qui se succédaient indéfiniment. Cet assemblage clair-obscur ouvrait par moments à un issue condamnée, de petits escaliers nous en faisait sortir, il n'y avait aucune hierarchie architecturale apparente. Je n'ai jamais connu toute la multitude de vieilles petites alvéoles et de vieux maigres corridors, qui me faisaisent monter parfois, quelques autres fois redescendre, sans que je n'eusse pu savoir où véritablement je me situais, mais j'avais l'air de connaître les lieux et je les arpentais sans trop d'égarements. Je m'arrêtais un temps aux fenêtres, me demandais depuis quand et pourquoi vivais-je là. Souvent, une voix maternelle m'appelait, mais comme cela n'était pas urgent, je préférais les choses fanées et séchées, quant à les retenir, je ne m'en souciais, parmi toutes mes mélancoliques et doucereuses sensations. Il y avait bien quelques âmes qui vivent dans cet édifice, que je sache. Je les connaissais bien trop pour que ce fut la peine de m'en inquiéter. Où suis-je maintenant. J'ai fermé les portes et il fait nuit. Il n'y a plus rien que je puisse faire. Je reste, immobile, rien ne se passe, le monde est mort, je crois.